Présentation
du jeu :
Avec Star Ocean 2, Enix, et plus
précisément Tri-Ace (à qui on doit également
Valkyrie Profile) ont voulu répondre au blockbuster Final
Fantasy 7. Si ce n'est pas une réponse, c'est en tous cas
le premier jeu qu'Enix a sorti après le best-seller de Square.
Alors bonne ou mauvaise réponse ? Star Ocean the Second
Story n'aura jamais la notoriété d'un Final Fantasy
7, et pour cause : Tri-Ace a voulu se démarquer de la concurence
en multipliant les originalités, et ça ne plait pas
forcément à tout le monde... En effet, la multitude
de possibilités, d'objets (le plus souvent inutiles, il faut
bien le dire) et de personnages pourra en embrouiller certains ;
le système de combat, complètement novateur pourra
déplaire aux habitués des bastons à la Final
Fantasy, etc... Beaucoup de choses donc à louer (ou huer,
au choix), et un succès mitigé pour cette suite de
Star Ocean, qui était sorti sur Super Famicom. Néanmoins,
une originalité de ce jeu aura fait l'unanimité :
son prix de vente. Star Ocean 2 était vendu en magasin au
prix imbatable de 199 francs ! Sympa, non ? Mais commençons
par le commencement : Star Ocean the second story est donc la suite
de Star Ocean, et l'histoire se déroule quelques années
plus tard. Mais plus qu'une suite, Star Ocean apparaît comme
une copie du premier opus : Certes, les graphismes sont meilleurs
(encore heureux), les abilities plus nombreuses, et le système
de combat un peu différent, mais les points communs sont
trés (trop) nombreux : Des personnages sont trés ressemblants
(Rena peut être assimilé à Milly de SO1), les
thèmes abordés sont similaires (Star Trek en réétudié
pour faire simple), etc... Star Ocean 2 ne serait donc pas aussi
novateur qu'il en a l'air. Mais faisons abstraction de
tout celà, pour nous concentrer sur le jeu en lui-même
: Dès l'allumage de la console, on a droit à
une scène cinématique de trés bonne facture,
et l'on voit qu'il n'y a pas que Square qui soit doué en
matière d'images de synthèses (au fil du jeu, on s'appercevra
quand même qu'elles sont nettement moins nombreuses que dans
un Final Fantasy), puis on a droit à la sélection
des options de jeu : Le mode de combat (pour faire simple, il y
a un mode facile à manier, un intermédiaire et un
difficile, ce qui donne pas mal de piment lors des combats), la
difficulté, et surtout, le personnage : On a en effet le
choix entre la magicienne Rena et le jeune combatant Claude, qui
ont bien sur des aptitides différentes (l'une est spécialiste
des sorts de magie blanche, et l'autre des combats rapprochés),
mais surtout, et c'est selon moi l'intérêt principal
du jeu, des histoires différentes, qui vont s'entrecroiser.
Et celà m'amène à parler du premier aspect
important du jeu : Le scénar. Quelque soit le personnage
que vous ayez choisi, l'histoire débute dans le village d'Arlia,
sur la Expel : Trois mois auparavant, un météore s'était
écrasé sur cette luxuriante planète, provoquant
une inquiètante recrudescence de l'insécurité
et de la délinquance, des monstres ayant soudainement fait
leur apparition... L'idée de départ n'a donc vraiment
rien d'original, mais c'est après que ça va devenir
interessant : Claude et Rena se séparent au début
du jeu et vont suivre des trajectoires différentes (bien
qu'ils font quand même pas mal de route ensemble), qui vont
s'entre-croiser : Les personnages qu'ils vont rencontrer ne seront
pas les mêmes (et votre équipe sera donc différente
si vous choisissez Rena ou Claude), ils ne visiteront pas les mêmes
endroits, et vous ne comprendrez les subtilités du scénario
qu'en finissant le jeu avec les 2 personnages. De plus il existe
14 personnages controlables et plus de 80 fins différentes
(oui, oui, vous ne révez pas : 87 pour être précis)
selon le degré d'amitié ou d'amour entre eux.
Un des aspects les plus interessants de scénario est les
"actions solos" : Lorsque ils rentrent dans une ville,
vos personnages se séparent, et vous controllez donc le héro
que vous avez choisi, Rena ou Claude : Les actions solos vous permettent
alors de rencontrer vos amis et de faire évoluer vos relations,
ce qui aura une inscidence sur la fin à laquelle vous aurez
droit. Vous pourrez aussi faire la connaissance de nouveaux personnages
lors de ces actions solos. Bien que le thème général
n'est pas trés original, le scénario est incontestablement
le point fort du jeu. Il y a quand même un défaut (eh
oui, il faut bien en trouver) : Les dialogues, régulièrement
ringards et sans intérêt. Passons maintenant
aux graphismes : Dès les premiers instants de jeu, on peut
admirer leur finesse, aussi bien en extérieur qu'à
l'interieur : Les décors sont détaillés à
l'extrême, variés, et surtout trés colorés,
ce qui est vraiemnt en rupture avec les Final Fantasy. Les angles
de vue sont le plus souvent bien choisis et eux aussi, assez variés.
Néanmoins, on peut adresser plusieurs reproches aux graphistes
de Tri-Ace : Pour commencer, les personnages dans le décors
sont souvent trés petits, pour ne pas dire rikikis et il
arrive souvent de le chercher (un pointeur comme dans Final Fantasy
7 aurait été le bienvenu) ; la carte du monde n'est
vraiment pas une réussite (pour ne pas dire qu'elle est moche)
et enfin, les graphismes des combats sont un peu trop brouillons,
d'autant plus que la caméra a du mal à suivre. M'enfin...
la qualité des décors rattrape bien tous ces défauts.
Les combats, justement, parlons-en : Le système
est complètement différent de tout ce qui s'est déjà
fait. Cette originalité peut devenir un problème si
vous vous accrochez à vos bons vieux combats classiques à
la FF (ce n'est pas mon cas, donc tout baigne) : Vous pourrez avoir
jusqu'à quatre combattants sur l'ère de bataille,
mais en fait, vous n'en controllez réellement qu'un, et vous
donnez des ordres aux autres (du style "soigne tous les alliés).
Bien entendu, vous pouvez changer d'ordre quand bon vous semble
(vous devez quand même respecter la barre de temps) et controller
n'importe quel personnage. Après la victoire, en plus des
habituels points d'expérience, vous récolterez des
points d'abilités, qui vous permettront d'accéder
à de nouveaux coups, sorts, capacité etc... (et par
là même, vous pourrez spécialiser vos personnages).
Les développeurs ont élaboré trois façons
de se battre : le standard, destiné aux novices, où
tout se fait au tour à tour à la manière des
FF ; le semi-actif, où le joueur déplace ses personnages
mais ne s’occupe presque pas de la visée ; et enfin le mode
actif, où vous avez un contrôle total. Il va sans dire
que ce dernier est le plus interessant. Les quelques défauts
des combats sont le ciblage automatique qui déconne lourdement
(on tape souvent à coté de l'ennemi et on a du mal
à voir qui on vise), la vue unique et les stratégies
de combat : Il suffit de bourriner, ça marche à chaque
fois, ce qui à force, peut devenir lassant. Coté
gameplay, les possibilités sont quasi-infinies, et celà
peut être assez déroutant : Lorsque vous aurez un peu
avancé dans le jeu, vous n'aurez aucun mal à avoir
plus de 300 objets différents, sans compter tous ceux que
vous pouvez créer en fusionnant plusieurs items !!! Les abilities
sont également trés nombreuses : Les puristes et amateurs
du petit détail seront donc servis, mais ça en rebutera
beaucoup, c'est certains : La moitié des objets (et notament
les aliments) ne servent quasiment à rien, on est tout le
temps en train de fardouiller dans les menus pour régler
les abilities et équiper les personnages. Il faut donc un
petit temps d'assimilation, mais après, c'est le bonheur
total tellement il y a des choses à découvrir dans
les menus. Les musiques ne sont certainement pas le plus
gros point fort du jeu, mais elles restent quand même largement
écoutables. Les compositions sont de Motoi Sakuraba, le chef
musical attitré de tri-Ace, et c'est bien en effet, du Sakuraba
: les fans apprécieront, les autres (comme moi) trouveront
ça plutôt répétitif (ben oui, c'est de
la musique électronique la plupart du temps). Néanmoins,
elles collent trés bien à l'action avec des accélérations
ou des musiques douces quand il le faut. Quelques morceaux se détachent
quand même du lot comme le thème de Rena. Si vous êtes
fan de Sakuraba, procurez vous absolument "Star Ocean 2 arrange
album" qui est en tout point sublime. Enfin, et c'est
ultra important dans un RPG : la durée de vie, qui est ici
absolument dantesque. Pour finir un scénario du jeu (rappellons
qu'il y en a 2) sans vous préocupper des quêtes secondaires,
il ne vous faudra guère plus de 25/30 heures. Mais si pour
vous un bon jeu est un jeu fini à 100%, alors vous n'êtes
pas sorti de l'auberge : Les quêtes secondaires sont nombreuses
: 4 persos cachés (et autant de quêtes pour les obtenir),
un parc d'attraction avec une arène de combat à la
manière de Final Fantasy 7, la recherche d'objet rares (à
ce propos, il existe une ability qui vous permet de voler les personnes
que vous croisez, ce qui vou permet d'obtenir les meilleurs objets
du jeu), et le must du must, un donjon cahé bourré
de boss qui sera impossible à finir avec un niveau inférieur
à 160 !!! Du pain sur la planche donc, au moins on est pas
lésé et on voit que les créateurs ne prennent
pas les joueurs pour des pigeons. En conclusion, Star
Ocean 2 n'est certainement pas le meilleur des RPG de la Playstation,
mais il reste quand même indispensable, d'autant plus que
ce n'est pas le prix qui vous freinera (200 balles si vous arrivez
encore à le trouver en magasin, ce qui ne sera pas une mince
affaire) : La durée de vie est impressionante et vous pourrez
apprécier les graphismes colorés, les scénarii
croisés ou encore les possibilités quasi infinies
en ce qui concerne les objets et les abilities. Par ce jeu,
Enix a voulu répondre à Final Fantasy 7 : Bonne réponse,
c'est un must et c'est bien dommage qu'il n'aie pas eu le succès
qu'il mérite en Europe.
Dupuydups
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